Raphaël Glucksmann ou l’agonie du Parti Socialiste

1) Un opportuniste, candidat libéral en 2008 et soutenu par BHL

« Ça ne m’a jamais fait vibrer de manifester pour les retraites ». En mars 2014, Raphaël Glucksmann assume encore un peu son parcours, loin du PS et des idées socialistes, dans Le magazine du Monde. Le parcours d’un membre de groupes néo-conservateurs comme le Cercle de l’Oratoire et la revue Le Meilleur des mondes, dont il contribue à la fondation en 2006. Des groupes qui ont longtemps soutenu la guerre en Irak et n’ont cessé de dénoncer l’anti-américanisme à travers le monde.

« Admirateur de Nicolas Sarkozy » selon le journaliste du Monde diplomatique Pierre Rimbert, Glucksmann devient même conseiller auprès du président géorgien « néolibéral et atlantiste » Mikheïl Saakachvili en 2008. Il n’a aucune expérience politique mais tente de jouer les entremetteurs à l’étranger dans un conflit contre les « méchants russes ». Il suit alors les préceptes de Bernard-Henri Lévy, sur le site duquel il écrit une chronique de leurs aventures communes en 2008. « Raphaël, c’est Bernard. Tu as des nouvelles de Géorgie ? Il faut faire quelque chose […] Tu viens avec moi ? ». Les deux chevaliers blancs peuvent alors poser fièrement en lunettes de soleil dans la capitale géorgienne, Tbilissi.

L’engagement politique, Raphaël Glucksmann l’avait esquissé deux ans plus tôt, en 2006, en candidatant pour le parti Alternative Libérale durant la campagne pour les législatives à Paris. Une vidéo retrouvée par le site Les Crises montre un Glucksmann enthousiaste durant une conférence de presse où il déclare : « Moi j’ai toujours été séduit par la philosophie libérale […] Et je vais vous expliquer brièvement pourquoi j’étais intéressé par ce mouvement et par cette candidature ». Une candidature qui avorte peu avant le dépôt des listes en 2007, car « il ne voyait pas de débouchés politiques » selon Edouard Fillias, fondateur du mouvement qui « aime Margaret Thatcher ».

Douze ans plus tard, Raphaël Glucksmann, contacté par Check News, semble être pris d’amnésie : « Je n’ai jamais eu ma carte, ni été candidat, ni rien ». Pourtant, la vidéo demeure où Fillias l’introduit ainsi : « Je vais passer la parole à Raphaël Glucksmann qui sera candidat pour Alternative libérale ». Le mensonge de Glucksmann révèle en vérité tout le malaise d’un individu dont le destin socialiste tient presque du hasard, au gré des ambitions politiques et du besoin de reconnaissance personnelle. Son père, André Glucksmann, était bien passé du maoïsme à l’atlantisme…

2) Diaboliser ceux qui alertent contre l’islamisation

L’émergence médiatique de Raphaël Glucksmann en France a lieu en janvier 2015, après l’attentat islamique de Charlie Hebdo. Les médias politiquement corrects se cherchent alors de nouvelles figures du déni face au danger. Comment faire face à ceux qui, comme Éric Zemmour, avaient prévenu sans relâche de l’islamisation et de la menace djihadiste ? Ceux qui n’ont pas besoin d’être ultra-subventionnés pour faire de l’audience ? Glucksmann publie alors Génération gueule de bois, manuel de lutte contre les réacs.

Il reproche à ces « réacs » d’avoir « pris la parole sur les réseaux sociaux, dans les médias ». Drôle de vision de la démocratie. Alors que le politiquement correct façonne presque toutes les rédactions de journalistes, les antennes de radio et les plateaux télés depuis des décennies, Glucksmann tente de se victimiser devant la poignée d’opposants autorisés à s’exprimer. Il ne supporte pas que ces derniers soient plus représentatifs de la population française et de ses idées qu’il ne l’a jamais été. Alors il se lâche, dans C à Vous sur France 5, le 12 mars 2015 : « Face aux djihadistes, il y a une autre forme de réaction qui est pour moi politiquement plus dangereuse pour la France et pour l’Europe, c’est-à-dire la réaction identitaire, nationaliste, fermée ».

La comparaison est aussi scandaleuse qu’irresponsable, mais elle fait fureur au sein d’une gauche avide de rester les yeux fermés. Diaboliser ceux qui alertent depuis des années de l’expansion islamique et du danger djihadiste permet d’éviter toute remise en question. Pour Raphaël Glucksmann, « Ceux qui croient à une prise du pouvoir par les islamistes ici sont des fous ». Tandis que des Français se font tuer, tandis que la loi coranique s’impose petit à petit dans d’innombrables quartiers, l’on ne risque rien à traiter de « fasciste » ou de « réac » les opposants politiques d’ « extrême droite ». En novembre 2016, sur France Info, Glucksmann résume d’ailleurs malgré lui sa situation idéologique : « L’intellectuel de gauche a peur des coups ».

Une fois en débat face à Éric Zemmour, sur BFMTV, Raphaël Glucksmann se fait hacher menu. Loin d’avoir l’expérience ni l’audience de Zemmour, il tente de se présenter comme son opposé auprès des téléspectateurs, en partisan d’une identité française « qui évolue », « ouverte » et « non figée ». Sauf que ces mots sont désormais utilisés par les islamistes en France, afin de faire progresser leurs idées. Zemmour cite Marwan Muhammad, président du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) qui revendique de définir « l’identité française ». Ce qui donne : « l’islam est une religion française », « le foulard fait partie des tenues françaises » et « Mohammed est un prénom français »… Conclusion de Zemmour : « Raphaël Glucksmann est l’idiot utile de l’islam. La destruction de l’identité française prépare l’islamisation de la France ».

3) La défense des « migrants » comme propulseur médiatique

Peu à son aise face à la contradiction, Raphaël Glucksmann multiplie les chroniques, les tribunes et les « appels » dans les colonnes de journaux politiquement corrects. À partir de 2015, la question des « migrants » lui permet de diaboliser davantage ses opposants politiques, en divisant le pays en deux : « La France de l’accueil contre celle du repli » ( Le Monde, 22 septembre 2015). Les bons contre les mauvais. Les gentils contre les méchants. « Imposons donc l’accueil des réfugiés et le droit au logement pour tous » lance Glucksmann.

La différence de vocabulaire employé selon l’une ou l’autre de ses « France » est révélatrice. « Les migrants sont bien des hommes, des femmes, des enfants. Nous voyons leurs mines hagardes. Nous voyons leurs regards épuisés. Ils sont l’autre face de la mondialisation, celle qu’on oublie toujours » (L’Obs, 7 juillet 2017). Les Français opposés à l’immigration et électeurs FN sont au contraire déshumanisés : à l’échelle européenne, ils représentent un « tsunami nationaliste », une « maladie », une « inondation » face à laquelle Glucksmann « fait barrage » (Le Monde, 8 mai 2017).

Bientôt, les colonnes de journaux ne suffisent plus à contenir les bouffées d’égo politique de Raphaël Glucksmann. Un journaliste de Libération révèle en mars 2017 qu’il « participe à la rédaction » des discours de Benoît Hamon, candidat PS à l’élection présidentielle. Une fois celui-ci défait, Glucksmann se rallie à Macron, afin d’éviter « la peste brune ». La finesse de l’analyse se poursuit : « avec lui, dans cinq ans, nous serons encore en démocratie ». Une fois Macron élu, Glucksmann en profite pour tirer à boulets rouges sur le Parti socialiste en lambeaux : « RIP Parti socialiste. Trop d’espoirs trahis et de pensées taries. Il faut parfois que le vieux meure pour que le neuf puisse advenir ».

Las, la popularité de Macron dégringole rapidement et le soutien de Glucksmann avec. En août 2018, ce dernier est même débarqué de la direction du Nouveau Magazine Littéraire pour « antimacronisme » selon lui. Il oublie de préciser que les ventes du magazine se sont effondrées sous sa direction, créant un « fiasco financier » selon Le Figaro. Sans plus de responsabilités, il peut reprendre le chemin de l’utopie politique. Glucksmann lance son mouvement Place publique avec l’économiste Thomas Porcher, Jo Spiegel et Claire Nouvian. puis tient son premier discours à Montreuil en novembre 2018 : « On va construire une grande maison ouverte sans gardien de boîte de nuit. […] Face à la montée de la xénophobie on va défendre l’accueil des migrants ». Autour de lui, des communistes, des socialistes, des écolos, mais aussi des personnalités du show-biz comme Bérénice Bejo, Michel Hazanavicius ou Emmanuelle Béart.

4) Un cosmopolite qui tente péniblement de « faire peuple »

C’est là que le bât blesse. En vue des Européennes, Raphaël Glucksmann se cherche un électorat à gauche et tente d’invoquer l’idée de « peuple français ». Mais les mots ne cadrent pas avec son propre parcours, volontiers « cosmopolite » et ses positions pro-immigration et pro-islam. Il n’y a – presque – plus d’électeurs au numéro demandé. Quand les Français réaffirment régulièrement leur besoin de racines et leur attachement au local, Glucksmann en est encore à déclarer que l’école républicaine est « un projet politique de déracinement, qui visait à enlever les enfants des clochers, des terroirs » (La Nouvelle Édition, Canal+, février 2015).

Complètement hors-sol et démodé, il se croit encore sous la IIIe République, face à l’Église. Aveugle, il prétend en septembre 2016 que l’immigration est « de moins en moins massive » (Nouvel Obs), s’imaginant peut-être que les flux migratoires ont commencé l’année précédente avec les Syriens. Il ne comprend pas l’accumulation de dizaines d’années d’immigration de peuplement subie par les Français, sans que leur avis sur le sujet ne soit jamais demandé. « Mais quelle est donc cette “identité” que chaque vent du large paraît devoir emporter et dissoudre ? » feint-il de se demander. Sous forme interrogative, qu’il croit probablement éloquente, Raphaël Glucksmann révèle en vérité toute son ignorance du pays au sein duquel il vit, de temps à autre.

De plus en plus conscient de son impasse idéologique, il tente de rameuter les électeurs en brandissant le spectre de « l’extrême droite ». Mais le tour est éculé. « Si rien ne change, la gauche court vers la débâcle » lance-t-il en décembre 2018, dans un entretien au JDD, avant de se réjouir de la présence et du soutien de Christiane Taubira lors d’un meeting, quelques mois plus tard. Selon Le Monde, Raphaël Glucksmann a « les yeux qui brillent quand il évoque sa mentor d’un soir : “Quand le drapeau de la gauche est à terre, il nous faut sa fougue” ». On repassera pour le « changement », mais l’aveu d’échec, lui, est bien réel.

Car Glucksmann n’enthousiasme personne. La « société de solitude » dont il prétend avoir « joui » à travers le monde le déconnecte complètement du quotidien des Français. Même les manipulations médiatiques en sa faveur ne servent à rien. Fin janvier 2019, en plein mouvement des Gilets Jaunes, le magazine de gauche Les Inrockuptibles fait sa Une sur Glucksmann, un porte-voix à la main dans la rue, sous la pluie, tel un manifestant à la tête d’une révolte populaire. Sauf que l’image a été retouchée. Le logo de marque « Canada Goose » sur la veste de Glucksmann a été supprimé. Comme pour tenter de faire oublier son milieu social aisé.

Un instant lucide, Raphaël Glucksmann comprend de lui-même la situation. « Quand je me rends à New York ou à Berlin, je me sens plus chez moi culturellement que quand je me rends en Picardie. Et c’est bien ça le problème ». Reste aux électeurs Français, de Picardie et d’ailleurs, à lui faire comprendre, dans les urnes, leur solution.

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